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Prof. Alexandre MAURON « Les idéologies antisciences aujourd’hui: un défi bioéthique et biopolitique »

jeudi 05 nov 2015
Faculté de médecine - Leçons d'adieu

Professeur ordinaire,
Directeur de l’Institut Ethique Histoire Humanités (iEH2)
Faculté de médecine
Alexandre Mauron obtient en 1978 un doctorat en biologie moléculaire de l’Université de Lausanne, devient ensuite chercheur à l’Université de Stanford (Etats-Unis), puis à
la Faculté des sciences de l’UNIGE en 1983. Depuis 1987, il se consacre à la bioéthique.
D’abord rattaché à la Fondation Louis-Jeantet de médecine, il rejoint la Faculté de médecine en 1991, où il est nommé professeur associé en 1995, puis professeur ordinaire en 2001. Titulaire de la première chaire en éthique biomédicale créée dans une Faculté de médecine suisse, il a été le fondateur et premier directeur de l’Institut Ethique Histoire Humanités de la Faculté. Ses travaux portent principalement sur les enjeux éthiques et philosophiques de la médecine moléculaire et de la génétique, sur le statut de l’embryon, ainsi que sur divers problèmes d’éthique clinique, en particulier ceux liés à la fin de vie. Plus récemment, il s’est également intéressé à la question de la justice sociale en matière de santé, ainsi qu’aux pratiques médicales amélioratrices. Expert reconnu internationalement, Alexandre Mauron est également membre de l‘Académie suisse des sciences médicales. Il a été membre de la Commission nationale d’éthique dans le domaine de la médecine humaine et du Conseil suisse de la science et de la technologie. Il tient une chronique dans la Revue médicale suisse. Il est nommé professeur honoraire en septembre 2015.

«Les idéologies antiscience aujourd’hui: un défi bioéthique et biopolitique»
Faire porter un regard critique sur les connaissances et les méthodes scientifiques fait partie intégrante de la démarche scientifique elle-même. Par contre, le « dénisme antiscience » est fondamentalement différent. Il s’agit d’un déni systématique des certains acquis de la science reposant sur des choix idéologiques ou des
intérêts particuliers et non sur un examen critique compétent des acquis en question. Ce phénomène n’est pas nouveau en soi, mais il a pris une importance accrue dans le monde contemporain. Un certain nombre de controverses actuelles mettant en jeu ce déni seront analysées, ainsi que leurs implications sociétales plus larges. En effet, le déni de science alimente un paradoxe politique: souvent inspiré par un populisme anti-élites, il contribue en fait à priver le citoyen et le politique de moyens d’agir vraiment sur la réalité.